La dame du Nil – Pauline Gedge

La Dame du Nil a existé . Seize siècles avant Cléopâtre, une femme, et ce fut la seule des trente dynasties, régna sur l’Egypte . Elle s’appelait Hatchepsout, fille cadette du pharaon Thoutmès Ier, et connut un destin fabuleux .

Son père devinant en elle un caractère hors du commun, la promit au pouvoir dès son plus jeune âge et celà en dépit de l’hostilité des grands prêtres . A sa mort, Hatchepsout incapable, en tant que femme, d’être officiellement sacrée pharaon, dut se résigner, afin de légitimer l’autorité que le peuple lui reconnaissait déjà, à épouser son demi-frère . De ce personnage falot, qui lui laissa diriger le pays à sa guise, elle n’eut que des filles alors que lui-même, d’une concubine eut un fils qu’il désigna comme héritier et, par là, futur rival d’Hatchepsout.

Guerrière intrépide, elle conduisit elle-même des expéditions punitives sanglantes. Femme de fer, elle n’hésita pas, au nom de sa toute puissance monarchique, à sacrifier aux dieux ses ennemis.

Son seul refuge : l’impossible amour qui la lia depuis toujours à Senmout l’architecte, qui construisit, sous ses ordres, son tombeau funéraire, le temple Deir-el-Bahari, un des plus purs joyaux de la Haute-Egypte.

À la mort de son mari, elle s’imposa comme régente mais ne put résister longtemps à son beau-fils, le bâtard, qui, pour assurer sa puissance, la fit emprisonner.

ON conçoit aisément le succès mondial que connaît avec ce très beau livre, la romancière canadienne Pauline Gedge. Il en émane, malgré les intrigues mortelles de la Cour, un charme étrange, une langueur indicible.

Felouques, fontaines, oasis, sable, palais, et tombeaux, ces noms magiques cisèlent ainsi une fascinante histoire, sans doute portée jusqu’à nous, par le vent chaud qui souffle sur le Nil.