Matt cabale à Kaboul – François Chabrey

Il y avait quelque chose d’irréel dans tout cela. Peut-être à cause du froid, de la fatigue, du paysage. L’Afghanistan, à 3000 mètres, c’est quelque chose de fabuleux. Et puis parce que ce n’était pas possible que cela soit arrivé.

Frankie Matthevvs tourna légèrement la tête.

Ça, pourtant, ce n’était pas irréel.

A trois mètres sur sa gauche était dressé un autre poteau. Une grossière pièce de bois fichée en terre. Et au poteau était solidement attaché She Saddar, son compagnon de route, les bras ramenés en arrière et les poignets liés derrière le poteau. Exactement dans la même situation que lui, Matt. Mais She Saddar était totalement impassible. Ses yeux ne clignaient pas, fixés sur le soleil levant.

Le dernier soleil qu’il verrait se lever dans sa vie.