Les mémoires de d’Archiac: Chronique pétersbourgeoise de l’année 1836 – Léonid Grossman

Cher Mérimée,
Vous vous rappelez, probablement, qu’il y a un an, à l’issue d’un dîner chez Tortoni, vous m’aviez demandé comment je pouvais avoir pris part au meurtre d’un des plus grand poètes de la littérature universelle. (…) S’il vous en souvient, je vous avais proposé de rédiger un mémoire particulier où les faits mémorables de mon séjour pétersbourgeois fussent ordonnés en un système susceptible de jeter quelque lumière sur la fin mystérieuse de votre poète favori. (…)
Le manuscrit que je vous adresse est en partie, pour moi, manière de confession. Cependant, mon principal objectif ne réside pas là. Je tiens à répondre en détail à votre question et à vous montrer le vrai visage du meurtrier de Pouchkine, ou plutôt les vrais visages puisque celui-là a plusieurs têtes. Mon degré de participation à la mort du poète s’en trouvera du même coup éclairci à vos yeux.
Vicomte Olivier d’Archiac