Toi masculin mon féminin – Christine Deviers-Joncour

 » La tempête se fait plus rageuse et secoue la palmeraie. Les parfums de mer, d’humus et de jasmin sont d’enivrants effluves. Le tissu s’envole, découvrant sa nudité jusqu’à la taille. En retombant, tout en plaquant la soie sur son ventre, le pan de la chemise s’accroche sur son sexe tendu, qu’elle laisse ainsi, offert comme une insulte, une provocation à la féminité de cette parure. Je ne résiste pas à une tentation brutale. Devant lui je m’agenouille. Doucement, je promène mes mains. À travers le vêtement de peau d’ange, je l’effleure du bout des doigts. Sa virilité dessinée sous le velouté du tissu m’excite davantage. J’approche doucement mes lèvres. Il ne bouge pas, la tête jetée en arrière, à fleur de peau, il attend. Son souffle est court. Je sens perler son désir que je cueille du bout de la langue. Il faut maintenant l’emmener plus loin, au bout de lui.